Hello la communauté
J’ai laissé quelques témoignages ci et là, mais je n’ai pas eu le courage de
poster le récit de notre cérémonie civile du 31 octobre 2020. En partie pour ne
pas impacter négativement les mariés de 2021 qui sont sans doute très stressés
(notre cérémonie laïque est prévue pour octobre 2021, donc je suis avec eux) et
en partie parce que je l’ai vécue comme un traumatisme et qu’il a fallu m’en remettre
psychologiquement. Mais avec le reconfinement probable qui se profile, je pense
qu’il est grand temps que je témoigne afin d’aider et de guider au mieux les
futurs mariés qui auraient à faire face aux mêmes difficultés que nous.
Nous avions prévu la cérémonie civile à 14h, suivie d’une séance photo au musée des Beaux-Arts (qui prête sa cour intérieure gratuitement aux mariés) car la zone autour de la mairie est une zone à masque obligatoire, et d’une petite réception de 15h à 18h, un thé d’honneur, dans un salon de thé spécialisé dans le chou - Le LABO du chou à Agen. Nous avions commandé une pièce montée et avions prévu d’offrir les boissons chaudes. A 18h, nous étions censés partir en petite lune de miel (la voiture déjà chargée aurait été garée au parking à côté du salon de thé). Nous avions prévu une étape dans un hôtel, puis quelques jours à Center Parcs. Ce voyage aurait été nos toutes premières vacances tous les deux.
La mairie acceptait 31 personnes, mais le salon de thé uniquement 10, nous avons tenté de restreindre le nombre d’invités au minimum et nous sommes parvenus à un compromis acceptable de 12 personnes nous compris.
Même si c’était en tout petit comité, et même si c’était juste la mairie, j’avais décidé de faire ça bien. On aurait un an à attendre avant la grande cérémonie ou je porterais ma belle robe (impossible de l’avoir avant de toute façon), donc j’avais décidé d’avoir une esthétique complète et différente de l’autre cérémonie, une autre robe, un autre dress code et une autre ambiance. On a engagé une photographe, commandé des alliances en argent, acheté un costume à mon chéri qui pouvait aller aux deux cérémonies en changeant juste les accessoires. On a pris comme couleur le jaune moutarde, pour s’accorder aux canapés modernes et au style nordique du salon de thé.
Le jeudi 29 octobre au soir, le couperet tombe : nous sommes confinés dès le lendemain. Je vois mon organisation entière s’effondrer, ma première témoin m’envoie un message pour me dire qu’elle ne viendra pas, la photographe n’est pas certaine d’avoir le droit de travailler, ma maquilleuse a l’obligation de fermer son institut de beauté, le musée des Beaux-Arts ferme ses portes, de même que le salon de thé évidemment. Seule consolation : ma fleuriste sera ouverte grâce à une dérogation accordée pour le week-end du 1er novembre.
Au final il a fait très beau et très doux, nous étions 8, nos voisins qui étaient nos témoins secondaires ont assuré comme des chefs, ma photographe avait le droit de travailler pour assurer son contrat (j’ai été à la mairie récupérer des certificats de mariage pour elle et tous les autres invités), ma maquilleuse (Le Boudoir d’Aurore) m’a généreusement maquillée en douce et a fait un travail absolument remarquable, mon bouquet était magnifique (Déborah d’Agen Fleurs est une fleuriste d’exception), le LABO nous a préparé la pièce montée qui était divine, et nous avons fait les photos sans masque devant la mairie (et tant pis pour l’interdiction municipale). Mes parents ont amené de la vaisselle et du champagne, nos témoins du moscato, j’avais fait un grand ménage la veille du mariage et on avait improvisé un petit espace buffet dans le salon. Je voulais éviter pour ne pas avoir à faire le ménage et la vaisselle après le départ des invités, mais bon… c’était le prix à payer pour être mariés officiellement et à la bonne date.
Très sincèrement l’ambiance de mort qui régnait dans la ville n’a pas du tout rendu joyeux le cortège nuptial, ni à l’aller ni au retour. J’ai apprécié de marcher au bras de mon père et avoir un moment avec lui en nous dirigeant vers la mairie, mais j’avais sous-estimé le temps qu’il me faudrait pour me préparer et, ignorant l’heure qu’il était faute de montre ou portable, je n'étais pas tranquille. Une fois à la mairie, nos pères ont dû rester à la porte de la salle étant donné que seuls 6 personnes étaient acceptées à l’intérieur. Mon père n’a donc pas pu m’accompagner à l’autel et se tenir à mes côtés. Nous étions tous masqués. Je n’ai pas pu embrasser mon mari, ni bien voir son émotion. L’adjointe au maire m’a fait une remarque censée m’amuser sur mon nom de jeune fille que j’utiliserais soi-disant pour la dernière fois au moment de la signature… ma mère a toujours gardé son nom de naissance et je comptais bien garder le mien. Je me serais bien passée de cette remarque, surtout venant d’une femme. Surtout qu’elle m’a fait douter de ce que je devais écrire – mon nom ou une simple signature comme elle l’avait précédemment mentionné ? Elle m’a sorti de la bulle dans laquelle je m’étais réfugiée pour me protéger, et c’était malvenu. Je garde donc un très mauvais souvenir de la cérémonie et en particulier de la fin, où j’étais énervée de cette remarque sexiste et pressée de sortir. Si c’était à refaire, je la préviendrais à l’avance que je garde mon nom (mais c’est quand même incroyablement triste d’avoir à le préciser simplement parce qu’on est une femme). Quitte à suivre un protocole nul et sans profondeur (franchement la lecture du code civil, il y a plus romantique) j’aurais aimé qu’elle le suive jusqu’au bout sans sortir des clous. Enfin, je peste (je suis très sensible sur le sujet de mon nom de naissance), pardon.
Le moment le plus mémorable de notre union civile, le moment le plus émouvant pour moi, a été le passage du seuil de notre maison. Mon jeune mari m'a porté dans ses bras pendant plusieurs minutes le temps que tout le monde nous rejoigne, nos voisins se sont penchés aux fenêtres pour nous féliciter, et nous avons franchi le seuil de notre porte. A l'intérieur nous avons eu une petite minute à nous puis nous sommes revenus sur le seuil pour nous embrasser devant tout le monde. Avec ce confinement et ces protocoles sanitaires hyper durs qui ont saccagés notre journée, ce moment restera mon petit trésor. Seul regret : nos trois invités vidéastes ont tous eu un problème à ce moment-là, je n’ai donc aucune vidéo. J’en ai pleuré pendant plus d’une heure quand je l’ai découvert.
Tout s’est bien passé en dehors de ça. Nos invités présents et nos prestataires ont vraiment contribué à faire de notre cérémonie civile un très beau souvenir.
Voilà le récit de notre journée. J’espère que vous y trouverez des informations
utiles.
Voici la listes des choses que je regrette et, au contraire, celles dont
je me félicite :
MES REGRETS
- Ne pas avoir engagé de vidéaste ou désigné un.e préposée à la vidéo.
- Ne pas avoir fait une liste des photos à prendre. Le jour J, je n'ai pas du tout pu parler avec la photographe tant j'étais prise dans un tourbillon, et je n'avais pas délégué cette tâché à ma témoin.
- Ne pas avoir vérifié la tenue des invités, manteau compris, pour les photos de groupe. Et de façon générale de ne pas avoir suffisamment insisté sur le dress code.
- Ne pas avoir donné mes cadeaux aux invités en avance pour qu'ils les portent le jour J.
- Ne pas avoir spécifié SUR le faire-part la date impérative de réponse (c'était sur le site internet, mais les gens se sont arrêtés au faire-part papier).
- Avoir sous-estimé le temps de préparation avant la cérémonie (maquillage, coiffure, habillage, etc). Je n'ai pas eu le temps de manger. L'an prochain je décalerai la cérémonie de 14h à 16h (surtout qu'on a de la route en plus).
- Ne pas avoir mis nos parents en témoins (nos témoins ont été géniaux, mais j'aurais préféré que nos pères assistent à la cérémonie et ne restent pas à la porte).
- Avoir demandé à mes plus anciennes amies d’être témoins. En réalité, il vaut mieux choisir des témoins proches géographiquement qui peuvent nous aider tout au long des préparatifs et qui n’auront pas de problème de restriction de déplacement s’il devait y avoir une annonce gouvernementale de dernière minute.
- Ne pas avoir demandé à ma photographe quelques portraits "traditionnels" de nous deux. J'ai beaucoup de superbes photos prises à la volée ou un peu posées, mais aucune qui puisse être encadrée pour les descendants en mode "portrait officiel".
- Ne pas avoir fait la séance photo avec mon mari avant la cérémonie – cela aurait été moins long pour les invités qui n’avaient rien d’autre à faire que nous regarder.
CE QUE JE NE REGRETTE ABSOLUMENT PAS :
- Les faux-cils et le maquillage professionnel - avec le recul, on me l'a offert car c'était hors budget, mais c'était indispensable. L'essai était également indispensable.
- D'avoir gardé mon bouquet (je l'ai couvé pendant plusieurs jours après le mariage comme Golum l'anneau unique - je n'aurais jamais pensé).
- D'avoir engagé une photographe professionnelle.
- D'avoir commandé une pièce montée même pour un petit nombre de personnes (il ne nous en est presque pas resté malgré les 5 gros choux par personne). C'est peut-être "ringard" mais visiblement les gens adorent toujours autant.
- Mes faire-part papier faits sur Vistaprint. Tout le monde les a adorés.
- Les pétales naturels pour la sortie de la mairie que l'on n'a pas eu à nettoyer après.
- D'avoir planifié un vrai plan B si on était confinés (malheureusement il a fallu le suivre comme on a été confinés la veille). Je regretterais toujours mon plan A, mais au moins ai-je la consolation de savoir qu'on a fait au mieux avec ce que le gouvernement nous a laissé.
- D'avoir scindé le mariage en 2. A cause du covid il a fallu faire la cérémonie civile cette année et reporter le reste à 2021. Avec le recul, on est très heureux de notre choix car tout est passé trop vite et on a eu l'impression de pas mal courir après le temps jusqu'à la cérémonie de 14h. Pour l'an prochain, je prévois de faire les photos de couple avant la cérémonie, et de décaler cette dernière vers 16h-17h (sauf en cas de couvre feu).
- D'avoir tenu mon budget. J’ai ainsi pu aborder la suite sereinement et me faire plaisir sur les cartes de remerciement et l'album photo (j’en ai offert plusieurs exemplaires).
Et je vous quitte en photos, pour vous montrer à quel point une
excellente photographe (Marie Trichard) peut embellir (voire sauver) votre grand jour :
Ma boîte à souvenir :
Nos albums commandés chez Photoweb :
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