J'aimerai revenir à l'époque où mon seul souci était de savoir de quelle couleur j'allais colorier mon dessin

Bonjour à toutes et merci pour l'ajout. je suis desolée d'avance de mon gros pavé.
la semaine dernière avait bien commencé, j avancait à grand pas dans l organisation du mariage. J avais trouvé la salle, la patissiere, on allait avanacer la date etc... j ai surtout eu un test de grossesse positif. Tout se passait merveilleusement bien, je pensais sur la façon de comment l'annoncer à mon chéri et ma vie futur à 3. Mais toute bonne chose à une fin....Samedi 4 mars, je me suis reveillée avec des horribles douleurs au bas du ventre, je vomissais et je saignais abondament. J ai envoyé un texto à mon homme pour lui annoncait la terrible nouvelle et qu il devait m enmené d urgence au urgence. mais comme il travaillait, il a vu mon message à la fin de sa journée. Tout de suite, il m a téléphoné pour me demander comment j allais. J entends encore sa voix me dire " comment vas tu toi? Pas le reste, juste toi?...". On est allé au urgence, les saignements se sont calmés. On a patienté, patienté... patienté. Quand, c était mon tour. On m'a dit que c etait frequent en debut de grossesse d avoir des saignements, il fallait pas être pessimiste. Et on m a laissé partir. Bref le soir même, les saignements ont repris et les crampes aussi et j ai compris ce qu il se passait. Dimanche, je saignait toujours. Cette impression de se vider de son sang. J ai passé la journee a sourire comme si tout allait bien, c etait la fete des grands meres. J ai dit a ma grand mere:"tout va bien mamie et je vais bien. On est occupé par le travail". Le soir, j ai commencé à m enerver contre le reste du monde.
Je me suis senti forte et je suis allée bosser comme si tout allait bien. Mais c etait trop dur pour moi.
Je me suis enfermé dans mon bureau et je retenais mes larmes. je n arrêtais pas de me dire qu'il y a plus grave ailleurs, je n'ai pas le droit de craquer.
J avais besoin de parler mais ça fait 1 ans et 4 mois que je suis en bretagne. Ma famille habite loin.
J ai envoyé un texto à une tante qui avait vécu la meme chose. J avais besoin d'en parler et de conseil.
Je ne suis pas trés bavarde mais là je ne parlais plus. Je pensais au saignement que j avais et aux crampes. Je vais dans ma voiture et j appelle ma tante. Et je craque. Les larmes coulent. Elle m a juste dit: " pleure ... je suis là, je t'écoute... tu as le droit de pleurer...". Elle m'a écouté, comme c était sa pause du midi. Elle a du telephoné à mes grands parents pour qu ils m'appellent et leur annonce la triste nouvelle. Sauf, qu'au lieu de me soutenir, ils m ont crié dessus. je n' étais pas bien mais avec eux en ligne, j etais encore plus mal.Pour couper court à la concersation, je suis repartie travailler. J'avais les yeux rouges. Je baissais le regard pour que mes collegues ne puissent pas le voir. J etais anéantis. Sauf qu une collegue m'a vu et me suivait en repetant: " tu vas bien? Tu vas bien?" . Je lui ai repondu:" j'etais enceinte" et je me suis effondrais. Je n ai jamais autant pleurer de ma vie. Tout le monde est venu me voir pour me demander ce qu il se passe. je ne pouvais plus parler.Le soir, je suis allé chez me medecin accompagné de mon cheri. Une salle d attente avec un monde de fou. J avais les yeux rouges, on a du me prendre pour une toxico car on me devisageait. J avais cette envie de crier " ouais, je fais une fausse couche. J ai le droit de pleurer... non?" mais je n ai rien dit. On a tous nos problèmes. Bref dans le cabinet du doc (consultation qui a duré 5 min), j ai expliqué la situation. elle m'a à peine touché en me disant que c etait mauvais signe(non sans blague). Et qu elle me donnait des medocs, les ordonnance pour les pds. Je lui demande si je peux travailler. Elle me dit " bon ok, je vous mets en arret 2 jours mais pas plus car si vous saignez plus et que vous avez des douleurs. Je peux rien faire faut aller au urgence. Je vais vous faire un mot comme quoi on doit vous prendre. Puis vous etes comptable, c est pas une activitée trop physique." J etais en etat de choc,j ai rien pu repondre. Elle nous a racompagné vers la sortie et me dit "bonne grossesse". J ai pleuré dans la voiture, mon monde s ecroulait. Il etait trop tard pour les medicaments, nous sommes rentrées et j ai pleuré. mardi matin, j ai fait que pleurer et dormir. J arrivais plus à rien. Je n avais plus faim. Je me vidais juste de mon sang en me disant garde espoire. Mon homme prenait de mes nouvelles et il me disait de prendre du recul sur la situation, ce n etait pas grave. Tu as envie de claquer le telephone contre le mur.Mon cheri me prends et nous allons chercher les medocs. La pharmacienne regarde l ordonnance, baisse le regard. Elle va chercher les medicaments et me demande si c etait ma 1er grossesse et me confirme que je faisais une fausse couche precoce. Elle m explique les medocs. j avais envie de la serrer dans mes bras et de lui dire "merci". Meme si je le savais au fond de moi, j avais besoin de l entendre. Je suis rentré dans la voiture les yeux remplis de larmes et je raconte a mon cher et tendre qui voit la soufrance dans mes yeux et s imaginé pas que je souffrait a se point. Je suis anéantis, je fais que pleurer, je lui en voulait de s etre remis vite. Je lui en voulais de pas comprendre mon ressenti. Mais il etait là a me reconforter.J ai fait ma prise de sang aujourd hui, la secretaire adorable me dit "felicitation vous etes enceinte." J ai versé ma larme et j ai repondu " non, je verifie que le taux baisse bien".
mercredi, je suis allé voir un ami en qui j aime me confié. Je lui annonce la nouvelle. Sa reaction:" C est arrivé au bon moment. Vous n etes pas pret. Puis un bebe sa coute financierement puis vous gagnez trop pour avoir les assedics. C est un boulversement. C est la selection naturelle. Puis ton mec,il va pas changer ses habitude comme ça. Je suis sur que tu l as forcé . Puis le matin qui l aurais enmené a la garderie ou la creche. C esT le mieux pour vous . Et si vous vous separer, il faut penser à tout ça. Puis je connais ton cheri, il en veut pas sinon il aurait dit on en refait un...pourquoi souffrir, il etait meme pas formé. C etait rien juste une montagne de cellule. Son coeur battais pas pourquoi tu te prends la tete." sur le coup impossible de pleurer mais j etais en colere. Je voulais lui mettre mon poing dans sa tronche. On le voulais ce bebe, on le voulais. Mon cheri voulait devenir papa. Meme si il a pris du recul sur la situation, il est triste de me voir mal. Je ne veux plus voir "cet ami"
J ai repris le travail jeudi, c etait dur mais les cachets font effet. Au lieu de changer mes protections tous les 20-30 min, je les changes tous les heures. Un usager a oublié ses papiers, j ai courus apres. Sauf que je n avais plus d energie et les pertes sont revenu intenses. L horreur, non je veux pas.
Ce midi, mes adorables collegues ont parlé bébé. L horreur pour moi. Je suis heureuse pour eux et je ne peux pas leur interdir de pas en parler. Ils ont le droit. Mais je souffre car je veux ce que j ai perdu. Je veux retrouver mon reve. J ai pas envie d etre mechante mais j avais envie de leur dire pourquoi? Pourquoi me laissez vous pas le temps de refermer la plaie. J ai mal je souffre. Je me sens seule a vivre ça. Ce sentiment que personne ne me comprend, que personne ne sait à quel point je suis désespérée, à quel point j’ai envie de pleurer en permanence, à quel point le fait de me lever de mon lit le matin est un exploit. « C’est pas grave, ça marchera la prochaine fois » je veux pas d un autre, je voulais celui-là ! J avais rêvé de ma futur vie. J ai rêvé de cette instant, mais on m a enlevé ce rêve trop tôt. Je ris, je pleures, je cris, je m'enerve, je m'isole. J essaie de faire disparaitre mon chagrin.
" tu as le droit de pleurer. C est normal. Je te prends la main et lache toi. Je ne comprends pas ce qu tu resent, je ne sais pas et le saurais jamais. Mais en une fraction de seconde. Moi j ai eu peur de te perdre. N'oublie pas que je te soutiens et qu on te soutiens tous." - mon homme
On oublie jamais, on essaye de se relever, d avancer et de faire le deuil d une vie rêvée.
Voilà mon histoire, davina, 24 ans j etais enceinte de ' mois et j ai fait une fausse couche le 4 mars 2017. Une partie de moi est morte ce jour là.Merci de m avoir lu.