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Céline
Mariée Experte Avril 2023 Ille et Vilaine

Vie de couple et maladie

Céline, le 16 Juillet 2021 à 12:21 Publié dans Vivre ensemble 0 4
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Bonjour les FM,

Il y a 9 mois, suite à une infection respiratoire, j'ai développé un syndrome inflammatoire chronique et généralisé.

Depuis, ma vie n'est plus tout à fait la même. J'ai mal partout et suis essoufflée au moindre effort. Mon coeur a un rythme normal et régulier mais qui ne parvient jamais à se stabiliser, et qui accélère et rétrograde brutalement en cas d'effort puis de retour au repos, ce qui entraine des palpitations et douleurs thoraciques, nécessitant la prise d'un traitement. Mon appareil digestif est tellement détraqué que j'ai des diarrhées motrices (en fonction de l'effort) et des spasmes qui, en plus d'être douloureux, me font un ventre de femme enceinte dès que je mange quoi que ce soit. Ma capacité de concentration est fortement diminuée, et avec, mes capacités qui en dépendent : mémorisation (j'oublie plein de trucs : par exemple que ma mère est passée derrière moi alors que je travaillais sur mon pc, en me demandant ce que je faisais et que lorsque mon mari me demande quelques minutes plus tard si ma mère est rentrée, je lui dise que non ...), gestion des interruptions de tâches et pensées parasites (je m'éparpille facilement et ne peux me concentrer sur plusieurs choses à la fois), capacité à recevoir un flux important d'informations et de stimuli extérieurs (je suis gênée lorsqu'il y a plusieurs conversations autours de moi, ou sur la route en cas de fort trafic par exemple, avec une sensation de vertige qui se met en place). Je présente aussi, et de manière fluctuante, une hyper ou hyposensibilité sensorielle temporaire (hyperacousie, photosensibilité, anosmie partielle ou perception d'odeurs nauséabondes, fourmillements des extrémités) ou émotionnelle (émotions à fleur de peau et éponge émotionnelle, ou au contraire distanciation et repli sur soi). Mon raisonnement est opérationnel, mais plus lent qu'avant (sensation de brouillard, lorsqu'on joue à un jeu de culture général en famille, j'ai les réponses, mais je n'arrive pas à les donner, je dois paraphraser pour faire deviner aux autres la réponse que j'ai pourtant dans un coin de ma tête), et des troubles de l'élocution (bafouille et difficultés à articuler ++). Le tout s'accompagne d'une immense fatigue.

Même si je vais mieux qu'il y a quelques mois, je reste très fatigable. Je peux faire de plus en plus, mais je peine encore à produire des efforts importants, qu'ils soient physiques, mentaux ou émotionnels, car cela redéclenche les symptômes (au moins en partie) et me demande un temps de récupération considérable. Ce qui me rend le quotidien dans mon travail (physique et relationnel) et les tâches ménagère parfois pénible. Je ne fais plus de siestes compensatrices, mais j'ai encore parfois besoin d'interrompre un effort pour me reposer le temps que ça passe ou de m'allonger (ou à minima m'asseoir) tout de suite après.

Mon mari doit composer avec tout ça, et pendant un long moment, c'est lui qui a tout géré à la maison, car je n'étais capable de rien. Aujourd'hui que ça va un peu mieux, j'ai des scrupules lorsque la fatigue m'assomme à le laisser faire, bien qu'il m'aide de bon coeur, et je me force à faire des choses, même si cela me fatigue encore plus. Il doit aussi faire face à mes sautes d'humeurs nouvelles. Tout ceci complique grandement notre vie sociale, car nous devons anticiper une possible fatigue inopinée à chaque fois que nous sortons ou devons nous rendre chez des amis ou des proches, d'autant plus lorsqu'il faut prendre la voiture, car je ne suis plus capable de conduire sur de longs trajets et Mr ne conduit pas (nous sommes donc momentanément coupés de certains de nos proches). Il est déjà arrivée à plusieurs reprises dans les phases les plus intenses, que je propose à Mr de se rendre seul à une soirée car je n'étais pas en état de mettre un pied hors du lit au moment de l'annonce de la dite soirée ; et plus récemment que Mr me propose le jour même de reporter une visite chez des amis car j'étais très fatiguée avant le départ (mais j'ai refusé à chaque fois, déjà par respect pour les personnes qui nous recevaient, et parce que j'avais envie de cette sortie malgré la fatigue). Je me sens mal à l'aise de devoir demander aux gens qui me reçoivent si je peux m'allonger quelque part ou d'être obligée de mettre des boules quies en plein milieu d'une conversation parce que le volume sonore est trop haut pour moi. Je culpabilise énormément quand à mes changements radicaux d'humeur, du coup je me sens obligée d'en avertir nos proches pour pas qu'il le prennent mal si ils devaient faire surface à un moment.

Les incertitudes du corps médical (phénomène encore peu connu) sont sources d'un grand désarroi, car je me débrouille souvent seule pour tenter d'améliorer mon état de santé (à minima de rendre les symptômes supportables au quotidien et de progresser un évitant les rechutes). Mon état alternant entre être à peine visible des autres et être à bout de forces, mon entourage ne sait plus forcément sur quel pied danser à la longue, du coup il joue beaucoup sur l'humour et la positive attitude (alors que moi, je m'agace et me fatigue de moi-même). Tout cela est parfois source de tensions entre Mr et moi, et je culpabilise de lui faire endurer tout ça, même si je n'ai pas choisi ce qui m'arrive et que je sais que ce n'est pas si grave au fond (il y a tellement pire !). J'aimerais pouvoir être plus présente pour lui, profiter pleinement des choses qui comptent pour moi, et que la maladie passe en arrière plan de notre vie.

Désolée pour ce pavé un peu morose, j'avais besoin de décharger tout ça ...

4 Réponses

Activité récente par Céline, le 16 Juillet 2021 à 14:23
  • Céline
    Mariée Experte Avril 2023 Ille et Vilaine
    Céline ·
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    Merci pour ta bienveillance !

    J'espère que de ton côté, tu as pu trouver une oreille attentive pour tes problèmes de santé. J'espère que ça ira mieux pour ton papa aussi Smiley winking.

    En effet, je pense que le cas du covidlong va évoluer beaucoup plus vite que pour d'autres maladies : on voit déjà pousser des structures dédiées avec des programme de rééducation physique (je n'ose imaginer l'enfer des personnes qui errent pendant des années avant d'être prises au sérieux, comme pour l'endométriose ou la poly arthrite rhumatoïde et bien d'autres encore ... ). Et côté soutient, on a heureusement des proches très compréhensifs qui prennent les choses avec beaucoup de bienveillance dans l'ensemble. Même si je ne suis pas toujours à l'aise, je communique beaucoup avec eux, et on organise les choses en amont pour pouvoir profiter au maximum de notre temps ensemble et que la maladie ne soit pas une contrainte lors de ces moments. Pour la TCC, mon psy me fait faire quelques exercices, mais ça a tendance à marcher à retardement Smiley laugh .

    Pour la compensation, on est en attente de la reconnaissance en ALD par la sécu (un moratoire pour l'étude de l'impact sur l'activité physique, le travail et l'aspect financier est en cours, ainsi que sur la qualité d'accès aux soins). Mon conjoint étant au chômage depuis peu (licenciement économique en partie lié au covid), ce n'est pas plus mal que j'ai été poussée à reprendre à temps plein, et j'ai eu l'autorisation d'adapter mon poste (je bosse assise et non plus debout, et on m'a retiré les tâches les plus physiques et stressantes entre temps).

    J'ai bon espoir d'aller mieux avec le temps, j'aimerais juste qu'on me laisse le temps d'aller mieux Smiley laugh . Je sais que la rééducation cardiorespiratoire passera par une rééducation à l'effort. Pour l'instant, ce n'est pas toujours forcément bien cadré. On devrait redéménager dans ma région natale prochainement, et j'étais déjà passée par une salle de rééducation sportive pour une lésion au genou suite à une gamelle en ski. Ils font un bilan physique complet et un checking santé avant de proposer les exercices de rééducation (ils sont en lien avec divers professionnels de santé, notamment un osthéo, pour construire un programme approprié). J'avais aussi un très bon kiné, spécialisé dans la réadaptation sportive et les TMS. Je sais que le sport me vide en général bien la tête, et que ça fait du bien au long terme côté physique. Faut juste bien doser, et je ne sais pas ce qui est approprié pour moi en ce moment, du coup leur aide peut être un petit plus. Je pratique aussi quelques exercices de souffle et de réveil vocal, ça m'aide un peu, et en plus ça me fait du bien de chanter ! Pour le reste, je pense que ça va aussi passer, en effet, par prendre soin de moi. Je sens que j'ai besoin de déconnecter mentalement et qu'on remette certaines parties de mon corps en place. Pourquoi pas pour l'acuponcture, et je t'avoue que je rêve d'un bon massage ! (je plaint la personne qui se cassera les poignets en me massant par contre

    Smiley xd ).

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  • Lena
    Mariée VIP Juin 2021 Aude
    Lena ·
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    Je comprends tout à fait ce que c'est d'être malade sans être écoutée par l'emploi, les médecins, etc c'est l'histoire de ma vie, et pourtant mes maladies sont loin d'êtres aussi récentes que COVID ^^' malheureusement c'est souvent comme ça (en particulier quant on en vient aux soins de femmes). La bonne nouvelle c'est que le COVID est très lucratif et un sujet très actuel et donc j'ai bon espoir que le Covidlong devienne le prochain projet et que la recherche se penche davantage dessus (mais ça commence) pour pouvoir trouver un moyen de te soulager ainsi que les autres patients. Il faut garder espoir et foi et persister à se faire écouter et s'imposer.

    Certains groupes peuvent en effet être négatifs, tu fais bien de t'en retirer si cela fait trop. Tu peux aussi considérer de la TCC pour aider à gérer les situations sociales stressantes qui peuvent se présenter et apprendre à appréhender un état maladif que tu n'avais pas auparavant.

    En effet il faut savoir lever le pied et s'écouter même si les autres n'écoutent pas et perséverer. C'est bien si tu as des bénévoles qui sont actifs et t'entourent. En effet il va falloir beaucoup de patience et de persévérance mais vous finirez par être reconnus et entendus, ça devient un sujet de plus en plus traité et mis en relief par les médecins.

    Si tu peux compléter la sophrologie avec d'autres choses je pense que cela ferait énormément de bien (notamment potentiellement l'acupuncture et surtout l'ostéopathie qui pourra soulager énormément de tensions liées à ton état, l'alitement, la fatigue, etc). Mon père est en covidlong aussi et c'est vrai que c'est difficile, et lui est à la retraite donc je n'imagine pas avec un temps plein ! Si tu peux te renseigner auprès des associations pour voir si tu peux avoir des compensations en passant en mi temps ou quoi, je ne sais pas si c'est encore possible mais garde bien un oeil dessus car je pense que cela le deviendra pour le covidlong à un moment ou à un autre.

    C'est normal qu'il soit anxieux à ce sujet, essayez de prendre du temps pour vous deux et de voir où vous pouvez recevoir un soutien : amis, familles, thérapeutes en dehors du corps médical habituel, assoc', etc. Ca va bien se passer et j'ai bon espoir que tu trouves du soulagement dans les mois à venir.

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  • Céline
    Mariée Experte Avril 2023 Ille et Vilaine
    Céline ·
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    Merci Léna,

    Pour ne rien te cacher, je suis covidlong, suite à une contamination dans le cadre de mon travail (impossible de savoir quand et comment j'ai été contaminée, mais il est certain que c'est dans ce contexte). La maladie n'étant apparue qu'il y a un an, les médecins ne savent pas encore ce qui se passe au juste (plusieurs pistes sont à l'étude, mais la recherche traine en France, on se base donc sur les publications étrangères), et le parcours de diagnostic et de soins sont encore loin d'être en place . Je suis dans un groupe de malades, mais depuis peu, les conversations sur le groupe ne sont pas très positives, du coup je déconnecte un peu pour garder de bonnes ondes autant que possible. En revanche les bénévoles de l'association, eux aussi malades, abattent un travail monstrueux pour faire reconnaitre la maladie, financer la recherche à ce sujet, nous aider dans nos démarches et nous proposer des solutions pour atténuer nos maux en attendant, et ça fait un bien fou de ne pas se sentir seule, en effet.

    Je pratiquais déjà la sophrologie depuis plusieurs années et je suis suivie depuis février par un psy, mais on s'intéresse plus à moi et à mon ressenti face à la maladie en général, à son impact, qu'à mon couple qui dans l'ensemble va bien, heureusement. Après, les tensions ne sont pas extraordinaires non plus, ce sont juste des petites disputes. Mais c'est la raison des disputes qui me dérange. Depuis le début, j'ai dû me battre avec mon employeur pour que mes symptômes soient reconnus (ils n'y croyaient pas) et qu'on adapte mon poste (j'ai eu une pression de malade pour reprendre à temps plein parce que l'équipe tournait en sous effectif à l'approche de la haute saison) ; et depuis le printemps, je dois me battre contre les médecins, qui reconnaissent l'état de covidlong, mais ne veulent rien faire de plus car je suis un cas malgré tout léger (après j'ai conscience qu'il faut être patiente face à une situation nouvelle). Je me suis entendue me dire que je m'écoutais trop et que j'encombrais inutilement la place en consultation pour d'autres malades plus sérieux, et que les médecins refusaient de remplir le dossier, soit parce qu'ils avaient la flemme et autre chose à faire, soit parce que je n'avais pas ma place dans un hôpital en ces temps de crise (je peux le comprendre, mais c'est le seul endroit de diagnostic et de prise en charge pour l'instant). J'en suis venue à me dire "et puis merde, ok je vais reprendre à fond les ballons, sans aucune couverture, et advienne que pourra, si je finis aux urgences, tant pis" ou "ok, je vais continuer à m'automédiquer, m'autorééduquer, etc. en croisant les doigts pour que je ne fasse une connerie". J'ai repris à temps plein, gavée de médoc, j'ai été très très mal le premier mois et je commence à peine à récupérer après 3 semaines de vacances. Pas de malaise jusqu'à présent, mais il y a certains soirs où c'était limite et où mon conjoint a du venir me récupérer au travail ou à la gare pour que je ne fasse pas le trajet seule, car je me sentais partir. On s'engueule parce qu'il n'aime pas le fait que je sois obligée de jouer avec ma santé (moi non plus, mais à part courir les rdv médicaux jusqu'à trouver des médecins qui puissent éventuellement m'aider et pauser d'éventuels arrêts avec la médecine du travail si je suis à bout de force, je n'ai pas beaucoup de solutions à l'heure actuelle. Et ce sont plus des solutions pour moi, j'ai envie d'avancer et d'avoir un chemin stable plutôt qu'en dents de scie).

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  • Lena
    Mariée VIP Juin 2021 Aude
    Lena ·
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    Coucou,

    Je te comprends tout à fait, tu n'es pas seule. Je n'ai jamais eu une bonne santé et cela s'est dégradé ces dernères années, je culpabilise grandement. Il serait peut être bon pour toi si ce n'est pas encore le cas de faire un suivi psychologique pour pouvoir travailler ces sentiments douloureux (voire en couple si comme tu le dis les tensions avec ton mari deviennent lourdes à porter) et si tu y es ouverte je ne peux que grandement recommander les thérapies alternatives en complément de ton suivi médical. Elles m'ont énormément aidée, bien plus que la majorité de mes traitements : ostéopathie, hypnothérapie, acupuncture (ma préférée), méditation, yoga, EDMR si tu as des blocages émotionnels ou traumatiques liés à ce nouvel état de santé qui rend ta vie très difficile, sophrologie, naturopathie... La liste est longue.

    Il y a aussi de nombreux groupes de soutien en ligne (tu peux rejoindre un groupe de soutien de fatigue chronique ou similaire si tu n'es pas encore vraiment diagnostiquée) qui pourraient aussi te faire du bien et potentiellement te donner une sensation de communauté et de soutien. C'est important de se décharger.

    Je te souhaite bon courage, et j'espère que tu te sentiras vite mieux.

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