Je cherche à partager avec des personnes susceptibles de comprendre ce que je ressens à propos de mon mariage. J'ai tenté d'en parler un peu IRL mais j'ai bien compris que je faisais chier les gens, alors je me tourne vers cette communauté. Je précise que je n'ai pas du tout envie de recevoir des réponses du style "roh là là mais faut voir le positif hein !". Vous n'étiez pas là, et mes émotions sur mon mariage sont légitimes, j'ai le droit de l'avoir mal vécu. J'aimerais recevoir des témoignages de personnes ayant vécu la même chose, où vous en êtes aujourd'hui, comment vous avez surpassé ça...
Nous nous sommes mariés il y a environ un mois. Nous avons reçu une aide financière de nos parents (non réclamée, mais qui a bien aidé, certes). Nous habitons à distance de nos familles et de nos "amis", donc nous avons dû tout faire ou presque nous-mêmes. Mes témoins disaient qu'elles allaient m'aider. Dans le mois qui a précédé le mariage, mon fiancé a dû s'absenter deux week-ends. Il y avait encore des choses à faire, nous avons en plus deux enfants en bas âge alors j'ai pris mon courage à deux mains pour demander de l'aide à mes témoins. Elles sont venues chacune leur tour et en fait d'aide, tout ce qu'elles voulaient c'était papoter de choses agréables (OK, moi j'avais aussi - et surtout - besoin d'exprimer mes craintes, des choses se passaient mal dans les préparatifs et surtout, besoin d'un peu de repos). Et comme une conne j'ai laissé couler. Je les ai laissées se lever à 9h et 10h, alors que j'ai dû me lever à 6h pour m'occuper du bébé et du petit.
La veille du mariage, pour la préparation de la salle, ma mère gardait les enfants (seule fois du week-end où elle a aidé), une seule de mes témoins a pu venir et elle a passé un temps assez conséquent à discuter avec la copine du frère de mon fiancé alors que moi je courais partout pour qu'on ait fini l'installation le plus tôt possible. Mon chéri pareil.
Le samedi, jour du mariage, rebelote, puisqu'on voyait qu'on ne pouvait compter sur personne, on a tout géré nous-mêmes. Quand la coiffeuse termine de me coiffer, je lui fais remarquer que j'avais demandé lors de l'essai qu'elle fasse différemment (pas une grosse choucroute sur le dessus). Elle "reprend" un peu mais en fait ne refait rien du tout. La maquilleuse me laisse avec des gros pâtés en guise de mascara. En me regardant dans la glace, non seulement je ne me reconnais pas, mais en plus je trouve cette personne en face moche. La robe, qui m'allait passablement pendant la grossesse, ne me flatte plus du tout maintenant que mes seins tombent en post-allaitement.
Pendant le VH, mon chéri a passé la moitié de son temps à s'occuper de notre fils parce que personne d'autre ne le faisait. À table, pareil. Pas l'un des GP ou des témoins ne s'est dit que ça pouvait être bien de l'aider pour le repas, de l'occuper etc, alors qu'on leur avait bien dit qu'on attendait ça d'eux (pour notre bébé on avait engagé une baby-sitter, on n'avait pas les moyens d'en prendre une deuxième pour le plus grand).
Le repas avance, il ne se passe toujours rien, alors on dit au DJ OK pour lancer les animations qu'on avait préparées. Il fait chaud dans la salle, je suis complètement épuisée et le corset de la robe m'empêche de respirer. Je suis allée passer ma robe du lendemain plus légère mais c'était trop tard, j'étais déjà bien malade. Le DJ annonce alors que nous allons faire l'ouverture du bal, alors qu'on ne l'avait pas demandée, qu'on n'avait rien préparé. Je nous trouve ridicule, on arrête à la moitié de la chanson. Il lance ensuite des musiques pour danser, personne ne nous rejoint sur la piste. Je suis mortifiée.
J'ai passé 45 minutes dans les toilettes à essayer de prendre des médicaments et de vomir, en me disant que ça allait passer, un coup de fatigue, ça ira mieux. Mais non. Je reviens dans la salle en me forçant à sourire et repart au bout de quelques minutes, je suis trop mal. Mon chéri finit par demander à l'une de mes témoins de m'aider à aller me coucher. Je pleure amèrement.
Dans la nuit mon mari et ses témoins viennent coucher les enfants dans la chambre à côté de la mienne et les laissent là. Évidemment le bébé se réveille en hurlant dans la nuit et je dois m'en occuper, en me retenant de vomir sur lui.
Le lendemain réveil à 7h. Le père de mon mari se lève et l'aide à aller préparer le petit-déjeuner pour les gens restés dans le coin. Pas d'aide de nos témoins, la plupart dorment encore. Moi je suis toujours vaseuse. Comme personne ne vient m'aider, je reste à m'occuper des deux enfants pendant que mon mari nettoie la salle de la veille. Mes parents arrivent comme des fleurs à plus de 13h, ma mère gueule parce que le déjeuner n'est pas installé (en même temps, c'est elle qui l'apportait...).
Dans ma famille, les invités ont remercié ma mère, comme si c'était elle qui avait tout organisé et tout payé (et alors qu'elle ne m'aime pas, le combe que ce soit ELLE qu'ils remercient). Quelques personnes m'ont dit que la déco était belle, qu'on avait bien choisi le traiteur. Que des choses convenues, insincères, et ces regards de pitié des gens qui croient que j'ai trop bu, alors que j'étais malade, parce que éreintée qu'on ait dû tout gérer seuls, sans soutien et sans amour.
La cerise pourrie sur ce gâteau moisi est arrivée la semaine suivante, quand je me suis violemment pris la tête avec mes témoins par message après que l'un des deux m'a dit que c'était ma faute si je voyais tout en noir.
Mon mariage n'était pas "un shot d'amour et de bienveillance de notre entourage". Ce n'était pas du tout une belle journée pour moi (le lendemain non plus), j'en ai chié et putain que je regrette. On aurait dû dépasser notre peur de se mettre à dos nos familles et se marier comme on le souhaitait, juste nous deux. Ça fait longtemps qu'on est ensemble, on voulait pouvoir porter le même nom avec nos enfants. Ce mariage ne valait pas son coût, les efforts déployés pendant un an et demi et les merdes qui ont plu sur nous.
Merci si vous avez lu ce long pavé, j'espère ne pas être la seule à avoir vécu ça.